Anna de Noailles

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Anna de Noailles, née le 15 novembre 1876 à Paris et morte dans la même ville le 30 avril 1933, est une romancière française d'origine roumaine.

Citations de Anna de Noailles[modifier]

J’écris pour que le jour où je ne serai plus
On sache comme l’air et le plaisir m’ont plu,
Et que mon livre porte à la foule future
Comme j’aimais la vie et l’heureuse nature.

  • L’Ombre des jours, Comtesse Mathieu de Noailles (Anna de Noailles), éd. Calmann-Lévy, éditeurs, 1902, chap. VI, p. 169 (texte intégral sur Wikisource)


Silence ; le soleil est pris dans le volet,
Et reste là, comme une abeille qui volait,
Et qu’un lis blanc retient dans sa forte étamine.
Silence, on n’entend pas que le temps vif chemine.
C’est un répit si clair, si sûr, si persistant
Que l’on croit être, enfin, et pour toujours content,
Et l’on sommeille, et l’air est jaune comme l’ambre.
Ô silence, couleur de soleil dans la chambre !
Silence : horloge molle, au son faible, enchanté,
Qui marques les instants du bonheur, en été…

  • Les Éblouissements, Comtesse Mathieu de Noailles (Anna de Noailles), éd. Calmann-Lévy, éditeurs, 1907, chap. Silence en été, p. 110 (texte intégral sur Wikisource)


Citations à propos d'Anna de Noailles[modifier]

Dans un livre que j’aimerais écrire et qui s’appellerait les Six Jardins du Paradis, le jardin de Mme de Noailles serait, entre tous, le plus naturel, si je puis dire, le seul où ne règne que la nature, où ne pénètre que la poésie.
  • « Les éblouissements », Marcel Proust, Le Figaro, 15 juin 1907, p. 1 (supplément littéraire) (lire en ligne)


Elle était plus intelligente, plus malicieuse que personne. Ce poète avait la sagacité psychologique d'un Marcel Proust, l'âpreté d'un Mirbeau, la cruelle netteté d'un Jules Renard.
  • Jean Rostand, préface à Choix de poésies d'Anna de Noailles.
  • Choix de poésies, Anna de Noailles, éd. Grasset, 1976, p. 9


Impossible de rien noter de la conversation. Mme de Noailles parle avec une volubilité prodigieuse ; les phrases se pressent sur ses lèvres, s'y écrasent, s'y confondent ; elle en dit trois, quatre à la fois. Cela fait une très savoureuse compote d'idées, de sensations, d'images, un tutti-frutti accompagné de gestes de mains et de bras, d'yeux surtout qu'elle lance au ciel dans une pâmoison pas trop feinte, mais plutôt trop encouragée. […] Il faudrait beaucoup se raidir pour ne pas tomber sous le charme de cette extraordinaire poétesse au cerveau bouillant et au sang froid.
  • Journal, André Gide, éd. Gallimard, 1951, chap. 20 janvier 1910, p. 109-110


Mme Mathieu de Noailles aime les approbations […] Elle voudrait la croix, l'Arc de Triomphe, être Napoléon. C'est l'hypertrophie du moi. Elle est le déchaînement. Elle aurait dû vivre à l'époque alexandrine, byzantine. Elle est une fin de race. Elle voudrait être aimée de tous les hommes qui aiment d'autres femmes qu'elle […] elle aurait dû épouser le soleil, le vent, un élément.
  • Journal, Abbé Mugnier, éd. Mercure de France, 1985, chap. 24 novembre 1908, p. 174


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