Vol de nuit

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Vol de nuit est un roman d'Antoine de Saint-Exupéry paru en décembre 1930.

Citations[modifier]

Chapitre II[modifier]

Il s'aperçut qu'il avait peu à peu repoussé vers sa vieillesse, pour « quand il aurait le temps » ce qui fait douce la vie des hommes. Comme si réellement on pouvait avoir le temps un jour, comme si l'on gagnait, à l'extrémité de la vie, cette paix bienheureuse que l'on s'imagine. Mais il n'y a pas de paix. Il n'y a peut-être pas de victoire.


Chapitre IV[modifier]

Rivière craignait certains admirateurs. Ils ne comprenaient pas le caractère sacré de l'aventure, et leurs exclamations en faussaient le sens, diminuaient l'homme.


   – Faites comme si vous me compreniez, Robineau. Aimez ceux que vous commandez. Mais sans le leur dire.


Chapitre IX[modifier]

La vie se contredit tant, on se débrouille comme on peut avec la vie…


Chapitre XI[modifier]

   « Je le sauve de la peur. Ce n'est pas lui que j'attaquais, c'est, à travers lui, cette résistance qui paralyse les hommes devant l'inconnu. Si je l'écoute, si je le plains, si je prends au sérieux son aventure, il croira revenir d'un pays de mystère, et c'est du mystère seul que l'on a peur. Il faut que les hommes soient descendus dans ce puits sombre, et en remontent, et disent qu'ils n'ont rien rencontré. Il faut que cet homme descende au cœur le plus intime de la nuit, dans son épaisseur, et sans même cette petite lampe de mineur, qui n'éclaire que les mains ou l'aile, mais écarte d'une largeur d'épaules l'inconnu.


Quand on lui réclamait des solutions parfaites, qui écarteraient tous les risques : « C'est l'expérience qui dégagera les lois, répondait-il, la connaissance des lois ne précède jamais l'expérience. »


Chapitre XIII[modifier]

Les échecs fortifient les forts. Malheureusement, contre les hommes on joue un jeu où compte si peu le vrai sens des choses. L'on gagne ou l'on perd sur des apparences, on marque des points misérables. Et l'on se trouve ligoté par une apparente défaite.


Chapitre XIV[modifier]

« L'intérêt général est formé des intérêts particuliers : il ne justifie rien de plus. » – « Et pourtant, lui avait répondu plus tard Rivière, si la vie humaine n'a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine... Mais quoi ? »


« Ces hommes, pensait-il, qui vont peut-être disparaître, auraient pu vivre heureux. » Il voyait des visages penchés dans le sanctuaire d'or des lampes du soir. « Au nom de quoi les en ai-je tirés ? » Au nom de quoi les a-t-il arrachés au bonheur individuel ? La première loi n'est-elle pas de protéger ces bonheurs-là ? Mais lui-même les brise. Et pourtant un jour, fatalement, s'évanouissent, comme des mirages, les sanctuaires d'or. La vieillesse et les mort les détruisent, plus impitoyables que lui-même. Il existe peut-être quelque chose d'autre à sauver et de plus durable : peut-être est-ce à sauver cette part-là de l'homme que Rivière travaille ? Sinon l'action ne se justifie pas.


« Ce que vous poursuivez en vous-même meurt. »


Chapitre XIX[modifier]

« Voyez-vous, Robineau, dans la vie il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent. »


   « Nous ne demandons pas à être éternels, mais à ne pas voir les actes et les choses tout à coup perdre leur sens. Le vide qui nous entoure se montre alors... »


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